Carrefour confronte PepsiCo en retirant ses produits pour cause de coûts prohibitifs
La chaîne de supermarchés Carrefour a pris la décision audacieuse de retirer de ses étagères les articles de la marque PepsiCo, comme les boissons Pepsi et les chips Lay’s, commencant le 4 janvier. Le distributeur a clairement annoncé cette action en affichant un message pour les consommateurs qui dit : « Ces produits ne sont plus disponibles en raison d’une augmentation de prix intolérable. » La démarche marque une résistance ouverte à l’augmentation des tarifs imposée par la firme américaine pour l’année 2024.
Précédents Boycotts dans la Distribution
La stratégie adoptée par Carrefour n’est pas une première dans l’industrie de la distribution. Par le passé, E.Leclerc avait également employé cette méthode en bannissant Coca-Cola en 2018, les spiritueux de Pernod Ricard en 2019, et plus récemment certaines boissons pendant l’été 2023. Les Mousquetaires avaient pour leur part retiré des eaux minérales telles qu’Evian, Volvic et Badoit durant l’automne 2022. Ces actions de boycott se produisent souvent en réponse aux tensions pendant les périodes de négociation des prix entre distributeurs et fabricants.
Négociations Annuelles sous Tension
Actuellement en période de conclusion des négociations tarifaires pour 2024, les acteurs du secteur font face à un contexte tendu. Exceptionnellement cette année, le calendrier gouvernemental a été avancé, forçant les enseignes à signer des accords avec les entreprises de moins de 350 millions d’euros avant mi-janvier et avec les grandes multinationales avant fin janvier.
L’impact de la « Shrinkflation »
Sur France Inter, Dominique Schelcher, PDG de Système U, a exprimé son mécontentement face à la lenteur de certaines entreprises agroalimentaires, telles que Danone, à entamer les discussions, bien qu’il ait salué des accords déjà établis avec d’autres partenaires tels que Yoplait ou Laïta. Il a également anticipé une légère hausse des prix des produits laitiers et, malgré de possibles baisses sur d’autres catégories de produits, a prédit une extension de la tendance inflationniste sur les prix alimentaires – confirmée par une hausse de 20,6% sur deux ans selon le panéliste Circana.
Le ministère de l’économie espérait inverser la flambée des prix alimentaires en avançant les dates des négociations commerciales, mais cette stratégie semble ne pas porter ses fruits.
Conclusion : Un Secteur en Disruption
L’issue des récentes actions de Carrefour et les répercussions sur lutte contre l’inflation restent incertaines. Tandis que les négociations de prix continuent de forger les relations entre distributeurs et producteurs, les consommateurs sont pour l’instant face à un changement notoire dans leur expérience d’achat.